MA COLLEGUE COCONNE

 

 

 

 Je suis sûre que vous aussi vous en avez une ! Tout le monde en a une, une collègue Coconne !

"Et maintenant, on accueille des réfugiés irakiens ! Ils ont qu'à rester chez eux !" Cette phrase mûrement réfléchie est de Claudine, ma très chère collègue Coconne à moi.

Claudine fait partie de ces gens qui pourraient faire l'objet d'une étude scientifique tellement leur bêtise est un puits sans fond. Et je crois qu'avec Claudine, on est pas loin de trouver du pétrole.

"Est-ce que moi je vais chez eux ? " Elle continue...

"Moi je vais me réfugier chez personne, et j'ai aussi des problèmes !!"

Bon là, je ne peux pas trop la contredire parce que c'est vrai qu'elle en a, un paquet de problèmes, Claudine.

Sa commande Amazon n'est pas encore arrivée. Ca la lance de nouveau dans l'épaule, mais celle de gauche cette fois. C'est peut-être le fait d'avoir trop utilisé son bras gauche pendant qu'elle avait mal du côté droit ?

 Et pour couronner le tout, elle n'a pas encore décidé de quelle couleur elle va choisir pour la déco de son sapin de Noël cette année. La promo Marionnaud sur laquelle elle comptait pour acheter le cadeau de sa belle-fille n'est plus valable. L'orchidée qu'elle a achetée il y a à peine 2 mois lui a déjà crevé.  Et puis tout le stress qu'elle accumule en ce moment avec le rapport de la réunion mensuelle à taper. Non, mais sans rire, elle n'est pas loin du burnout. C'est pas normal qu'on lui mette toute cette pression !! C'est vrai quoi, il n'est à rendre que pour dans, enfin pour il y a deux semaines ! Et puis quel temps ! C'est vrai que j'ai oublié de vous prévenir, Claudine est très sensible aux variations météorologiques. Par temps gris et venteux, elle sent les courants d'air dans le bureau, et ça l'empêche de se concentrer. Ca réveille aussi sa sinusite chronique. Et en ce moment avec tout ce brouillard c'est trop humide pour qu'elle arrive à se concentrer correctement, en plus si on monte le radiateur trop fort dans le bureau, ses jambes, elles gonflent. Et cette lampe de bureau qu'on est obligé d'allumer vers 15h avec la nuit qui tombe, ça lui fait mal aux yeux et du coup elle doit faire des pauses régulièrement et s'éloigner de l'ordinateur pour les reposer. C'est plus prudent. Claudine est aussi certaine qu'ils ont changé la formule des croquettes qu'elle achète depuis des années à son chat.  Elle hésite à changer ou à persévérer. Un changement trop brutal serait peut-être un facteur de stress pour Grisou ? Elle se demande si elle ne va pas voir médecin pour qu'il lui prescrive un peu des anxiolytiques pour se calmer avec toutes les tensions qu'elle accumule.

"Oui Claudine, c'est une bonne idée ça les anxiolytiques ! Comme ça tu pourras en donner un peu aux réfugiés irakiens ou mieux, si tu pouvais en envoyer un chouilla aux habitants chrétiens du Kurdistan restés là-bas. Je pense que ça pourra peut-être les aider un peu. Pas qu'ils en aient plus besoin que toi, Claudine, hein ! Mais peut-être ça les aidera un peu à oublier qu'ils fuient et laissent toute une vie derrière eux avec pour seules affaires les vêtements qu'ils ont sur eux. Ca les aidera peut-être aussi à oublier les massacres qu'ils ont vu, l'enfer qu'est devenue leur vie. Et aussi à oublier un peu que ces fanatiques les poursuivent et que leurs enfants, leurs si chers enfants, la chaire de leur chaire, s'ils ne risquent pas de mourir de soif ou de faim, peuvent se faire tuer devant leurs yeux sans rien, rien, rien, rien, rien, pouvoir faire pour les sauver. Mais, rassure-toi Claudine,  ils pourront avoir un peu de chance, et mourir en premier et vite, avant de voir ça. Tu sais quand même Claudine que tous les habitants du monde, même s'ils n'ont pas la même couleur de peau ou la même religion, ont des sentiments et aiment leurs enfants autant que nous, les français. Tu sais ça Claudine ? Mais c'est vrai, comme tu dis, ils n'avaient qu'à naître dans le bon endroit aussi. 

Ah oui  au fait, j'oubliais  Claudine, je vous EMMERDE toi et ta Connerie. "

Ca c'est ce que j'ai envie de lui répondre à Claudine.  C'est au bout de mes lèvres mais ma Lâcheté est plus forte et c'est "Oui, c'est vrai, t'as raison Claudine" que je lui réponds. Et c'est ce que je réponds tous les jours à ses remarques d'une immense bêtise, "Lébola? (Oui Claudine est toujours à côté de la plaque au niveau prononciation) Qu'est-ce que nos médecins vont faire là-bas ? Qu'on s'occupe d'abord de nous. J'ai rien contre ces gens mais qu'ils s'occupent de nous en priorité." 

Et je me demande si finalement, ma Lâcheté et moi, on ne vaut pas moins qu'elle...
 

 

Et vous ? Elle est comment votre collègue Coconne ?